Un rapport des Nations Unies révèle qu’entre 270 000 et 500 000 armes illégales circulent actuellement en Haïti. Rédigé à la suite de la visite de l’expert indépendant sur les droits humains, William O’Neill, ce rapport met en lumière des faits alarmants : au cours des quatre dernières années, près de 1 000 armes appartenant à la Police nationale haïtienne ont été détournées. Des sources crédibles indiquent même que certains policiers vendent ces armes sur le marché noir.

Le document souligne également un flux constant d’armes introduites clandestinement dans le pays, contribuant à l’essor de la violence des gangs et à de graves violations des droits humains. Outre le trafic international, les gangs s’approvisionnent également auprès de sociétés de sécurité privées, intensifiant ainsi un cycle infernal de violence.

La lutte contre ce phénomène est entravée par un manque criant de ressources. Douanes et forces de l’ordre souffrent d’un déficit de financement, de personnel et de technologies adaptées, tandis que la corruption et l’absence de contrôle aggravent la situation.

Entre juillet 2024 et février 2025, environ 4 200 personnes ont été tuées et 1 356 blessées. Si une grande partie de ces violences est attribuée aux gangs de la coalition « Viv Ansanm », de nombreux individus soupçonnés d’appartenir à ces groupes ont été exécutés par des milices d’autodéfense. Par ailleurs, plus de 2 000 personnes ont trouvé la mort lors d’opérations policières sur la même période, soit une hausse de 60 % par rapport aux six mois précédents.

Le rapport pointe également l’implication présumée de la police dans des exécutions sommaires, visant non seulement des membres de gangs, mais aussi leurs familles et des individus incapables de justifier leur présence dans certaines zones.

Face à cette spirale de violence, la question du contrôle des armes et du renforcement des institutions de sécurité demeure cruciale pour enrayer l’insécurité en Haïti.