
À la date du 31 janvier 2025, plus de 959 établissements scolaires ont fermé leurs portes dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, selon les dernières données publiées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). Une progression inquiétante par rapport à juillet 2024, où l’on recensait déjà 919 écoles fermées.
Cette vague de fermetures représente 5 % des 18 649 établissements scolaires que compte officiellement le pays. En conséquence, environ 163 000 élèves, soit 7,3 % des effectifs nationaux, se retrouvent privés d’enseignement, tandis que 4 529 enseignants se voient brutalement écartés de leurs fonctions.
Le département de l’Ouest est de loin le plus affecté, avec 893 écoles fermées, impactant 151 810 élèves et 4 217 enseignants. L’Artibonite suit, avec 66 établissements hors service. Ces chiffres, bien qu’alarmants, ne semblent pourtant pas faire réagir les autorités. Le Ministre de l’Éducation Nationale garde un silence troublant, au moment où la crise scolaire atteint des proportions critiques.
Face à cette paralysie du système éducatif, les familles, les élèves et les enseignants expriment leur désarroi. Dans certaines zones sensibles, les écoles deviennent des cibles ou se trouvent tout simplement dans des zones désormais inaccessibles à cause de l’insécurité.
Le manque de réponse étatique est dénoncé par plusieurs acteurs de la société civile et du secteur éducatif, qui pointent du doigt une absence de stratégie nationale pour assurer la continuité de l’enseignement en période de crise. Les enfants haïtiens, déjà lourdement affectés par la précarité, se retrouvent une fois de plus abandonnés, avec un avenir de plus en plus incertain.
Pendant ce temps, le droit fondamental à l’éducation, pourtant garanti par la Constitution haïtienne et les conventions internationales, continue d’être bafoué dans l’indifférence générale.