
Port-au-Prince — C’est une véritable bombe politique qui secoue actuellement la scène haïtienne. Dans une déclaration retentissante accordée à deux médias de la capitale, l’ancien ministre des Travaux publics, Nader Joacéus, a admis avoir joué un rôle clé dans les négociations ayant abouti à la libération de ressortissants dominicains enlevés par le groupe armé Viv Ansanm.
Selon ses propres propos, Joacéus a facilité une rencontre entre Ezequiel Alexandre, alias “Ze An” — chef de gang bien connu — et l’ex-directrice du Service Métropolitain de Collecte de Résidus Solides (SMCRS), Magalie Habitant. L’objectif : organiser un échange d’otages contre rançon.
Cette confession, qui pourrait être interprétée comme une forme de complicité avec un groupe criminel actif, suscite de nombreuses interrogations et réactions indignées. Plusieurs observateurs dénoncent l’inaction apparente des autorités judiciaires face à de telles révélations. Le silence du parquet est perçu comme symptomatique de la paralysie institutionnelle du système judiciaire haïtien, souvent critiqué pour son manque de réactivité et sa soumission à des influences politiques.
Mais l’affaire prend déjà une tournure internationale. Des sources proches du dossier indiquent que le département d’État des États-Unis ainsi que les autorités canadiennes suivent de près cette affaire. Des sanctions diplomatiques ou économiques à l’encontre de Joacéus et d’autres personnalités impliquées pourraient être annoncées dans les jours à venir.
Cette affaire met une fois de plus en lumière les connexions troubles entre certains acteurs politiques et les gangs armés opérant en toute impunité à travers le pays — une situation qui contribue à fragiliser davantage les institutions républicaines et à nourrir un climat de méfiance au sein de la population.