Haïti : Les gangs imposent une taxe dans les bureaux de transfert sous leur contrôle

Port-au-Prince, le 7 mars 2025 –

Dans la plaine du Cul-de-Sac, les gangs armés imposent une taxe forcée aux bureaux de transfert opérant dans les zones sous leur contrôle. Chaque client effectuant une transaction doit s’acquitter d’un prélèvement de 5 à 10 %, une ponction quotidienne qui pèse lourdement sur les usagers.

Cette nouvelle forme d’extorsion est orchestrée par des chefs de gang qui placent leurs représentants directement dans les bureaux de transfert afin de collecter ces taxes illégales. Face à cette situation, des entrepreneurs expriment leur indignation et dénoncent ces pratiques abusives.

> “Nous dénonçons fermement ces chefs de gang qui nous imposent des taxes de 5 à 10 % sur chaque transfert effectué par nos clients. Ils vont jusqu’à placer leurs hommes dans nos bureaux pour surveiller toutes les transactions et s’assurer qu’ils prélèvent leur part”, témoigne l’un d’eux en créole.



Depuis le début de la semaine, plusieurs entrepreneurs, interrogés par Amérique Info7, révèlent qu’ils doivent souvent refuser des transactions supérieures à certains montants, comme 5 150 ou 10 250 gourdes, via NatCash ou MonCash.

> “Nous sommes obligés de dire aux clients qu’il n’y a pas de liquidités disponibles pour ces montants”, confient-ils.



Cette restriction ne découle pas d’un manque de fonds, mais bien des exigences des gangs, qui imposent un prélèvement sur chaque transaction afin d’autoriser le fonctionnement des bureaux de transfert dans ces zones sous leur emprise.

Face à ce racket institutionnalisé, les commerçants et entrepreneurs appellent les autorités haïtiennes de transition à agir rapidement pour rétablir l’ordre et la sécurité. Ils exhortent l’État à reprendre le contrôle du territoire afin de garantir la libre circulation des citoyens et des biens, condition essentielle au redémarrage normal des activités économiques.

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