Michael Geilenfeld condamné à 210 ans de prison : la justice américaine met fin à des décennies d’abus en Haïti

Après des décennies d’impunité, la justice rattrape Michael Geilenfeld. Le fondateur américain de l’orphelinat Maison Saint-Joseph à Port-au-Prince a été condamné en mai 2025 à 210 ans de prison par un tribunal fédéral de Floride pour des abus sexuels sur mineurs commis en Haïti.

Âgé de 73 ans, cet ancien missionnaire originaire de l’Iowa a été reconnu coupable de sept chefs d’accusation dans le cadre d’un réseau de voyages à des fins d’exploitation sexuelle impliquant des enfants haïtiens. Le juge fédéral l’a qualifié de « pire des pires » lors d’une audience poignante, marquée par les témoignages de survivants venus d’Écosse, d’Haïti et d’autres pays.

Fondateur en 1985 de l’orphelinat Maison Saint-Joseph, Geilenfeld s’est servi de son image pieuse pour abuser de jeunes garçons vulnérables. Selon les procureurs, il a effectué plusieurs voyages entre 2006 et 2010 depuis Miami dans le but explicite d’exploiter sexuellement des enfants. L’enquête a révélé que l’orphelinat servait de couverture à un système organisé de prédation.

À l’audience de Miami, des victimes ont raconté l’enfer vécu : vies détruites, traumatismes persistants, confiance anéantie. « Il faut être un psychopathe diabolique pour s’en prendre à des orphelins », a déclaré Robert, un survivant, face à son agresseur.

Déjà en 2015, Geilenfeld avait été visé par des accusations portées par le militant américain Paul Kendrick. Une affaire de diffamation s’était conclue par un dédommagement de 3 millions de dollars à l’association Hearts with Haiti, soutien de l’orphelinat.

Mais ce n’est qu’en janvier 2024 que Geilenfeld a été arrêté à Denver, à l’issue d’une enquête menée dans le cadre du programme Project Safe Childhood. Il a été condamné à 2 520 mois de prison, soit 210 ans, assortis d’une libération surveillée à vie. Le verdict a été accueilli par une salve d’applaudissements.

Ce jugement envoie un message clair : les crimes commis sous couvert d’humanitarisme ne resteront pas impunis. Pour les victimes, c’est une étape vers la reconstruction. Pour Haïti, c’est une leçon sur la vigilance et la nécessité de protéger ses enfants.

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